LARA au FESTIVAL D'AVIGNON : "SHOOTING" le huit clos à ne pas manquer


Il y a un moment de ça (pour ne pas dire longtemps) j'avais passé tout le Festival d'Avignon à distribuer des tracts pour la pièce dans laquelle jouait mon frère. 

Autant dire qu'au bout de la troisième semaine j'avais perdu 2 kgs et je connaissais cette ville dans les moindres recoins.

Cette année j'ai eu le plaisir d'y retourner pour aller applaudir une troisième fois mon frère. Cette fois il ne joue pas, mais il est l'auteur et le metteur en scène de la pièce.

Mon sentiment de fierté ne s’estompe pas avec le temps et c'est donc en bombant le torse que j'ai été regarder "SHOOTING".



Avertissement : Ne vous attendez pas à lire aujourd'hui un article objectif : j'en suis tout simplement incapable...mais je suis sure que vous me comprendrez et que vous pardonnerez mon parti prix.

Mon Samedi au Festival d'Avignon était vraiment un super moment, le doux sentiment d'être en vacances (alors que les miennes sont dans plus d'un mois...), de prendre le temps de flâner dans les rues de cette ville chargée d'histoire, de manger une glace, de sourire en regardant passer les troupes d'artistes en pleine promotion de leurs spectacles.

La ville transpire l'art, il est derrière toutes les portes, envahit les rues, déferle comme un tsunami et nous emporte avec lui dans un élan de légèreté et de rires.

On met de côté, son sérieux et ses soucis l'espace d'un moment et on se laisse emporter par cette folie artistique, bruyante, colorée et tellement vivante.

Mais arriver à flâner se mérite, les parkings sont bondés alors oubliez les talons (en plus il y a des pavés) mais surtout pas les chapeaux, parce qu'Avignon il fait chaud, très chaud !

SHOOTING se joue au PALACE tous les jours à 12 h 20 (relâche les Lundi) jusqu'au 29 Juillet 2018.

Nous sommes arrivés à Avignon à 12 h 00 : impossible de mettre la main sur les clefs de la voiture, perdues pour la cause au milieu des travaux de la maison, le temps de trouver les doubles on était en retard...l'histoire de ma vie !

Du coup on a paré au plus pressé et nous nous sommes garés de l'autre côté de la ville.

Mappy indiquait qu'il nous fallait 22 minutes pour rejoindre le PALACE !

Pffff il ne nous connaît pas Mappy...On est arrivés à 12 h 19 !!!!

Heureusement je n'avais pas oublié de mettre l'antitranspirant ! Et la salle climatisée permet de récupérer.

Avant de vous dévoiler le sujet de la pièce je me suis dit que c'était sympa si je vous parlais des acteurs et de l'auteur, vu que j'ai déjeuné avec eux et dîné aussi... et que je n'ai pas résisté à leur poser plein de questions.

Les Acteurs

La pièce est jouée par trois acteurs : 2 garçons / 1 fille.

Chez lez garçons on retrouve : 

1 - Gil DEMURGER est "Alex"




Signe du zodiac : Capricorne (très bavard pour un capricorne !!).

Je ne vais pas vous faire sa bio mais si vous avez envie de pousser plus loin votre découverte vous pouvez aller jeter un coup d'oeil sur son site : www.gildemurger.com.

Ce que je peux vous dire quand même c'est que Gil a plusieurs vies en une seule : GO au club med dans les années 80 en tant que moniteur d'arts martiaux il a très vite compris que la scène était l'endroit où il voulait passer sa vie.

Alors go to Paris et le cours Simon.

Gil enchaîne les petits rôles mais ne peut pas cacher longtemps son goût pour le sport et c'est naturellement qu'il devient "coordinateur de cascades". 

Plus que reconnu dans ce domaine, il traverse l'atlantique : direction les States et décroche un award pour son travail de "chorégraphe des combats" dans "virtual révolution".

Mais ce n'est pas pour autant qu'il oubli de jouer dans plusieurs films et séries et prend même le temps d'écrire ou de coécrire quelques scénarios.

Si on déteste par moment son personnage dans shooting, parce que plus la pièce avance et plus on le sent pour le moins dangereux et caractériel, on ne peut qu'apprécier l'homme chaleureux, sympathique, dynamique et très vivant qu'il est quand les projecteurs s'éteignent.

Il parle un peu fort, rit encore plus fort mais son visage devient si sérieux quand il se met à parler "cascades" qu'on pourrait presque ne plus le reconnaître.

A la fin de la discussion il se pourrait même que vous vous mettiez à vous imaginer faire des sauts au milieu des flammes ou sauter d'une voiture en marche....ou pas...tout bien réfléchi !


2 - Jeremy ZOCCA est "Franck"



Jéremy est Lyonnais et Gémeaux et ça lui va bien

C'est certainement le personnage le plus attachant de la pièce.

Celui qui nous donne une bouffée d'oxygène quand l'atmosphère se fait plus pesante.

De caractère très actif lui aussi et d'autant plus après avoir claqué la porte de son boulot d'ingénieur pour une marque de yaourt !

Il enchaîne les boulots, pour financer ses voyages parce qu'il a la bougeotte et finalement il décide de poser ses valises à Paris pour devenir comédien : une évidence qui lui est apparue au cours de l'un de ses voyages.

Lors d'une première il rencontre Gil et le courant passe. 

Gil lui parle de la pièce, le présente à Patrick (mon frère) et ça le fait : il fera donc parti de l'aventure !

Lui aussi il parle et rit fort (ces acteurs alors !) et son sourire franc et généreux vous met de suite à l'aise.

Par contre Jérémy... la moustache c'est obligé ??? 

Non je plaisante, elle te va très bien ta moustache : ne change rien !


3 - Mounia MOULA est "Barbara"


Verseau (et je suis sûre ascendant verseau !)

Bon ben en tant que Prof de Karaté ayant grandi dans une famille quasi exclusivement masculine, je ne pouvais que bien m'entendre avec "Moune" : ultra sportive (elle est coach personnel), pratiquante de boxe, seule et unique femme habilitée en Europe à représenter la Mike Tyson Acadamy.

Mounia a été aussi la première Yamakasi fille : oui oui ! 

Si vous voulez en avoir plein les yeux aller sur Youtube ou Google, tapez son nom et regardez.

D'ailleurs elle connait bien Luc Besson...je dis ça moi je dis rien hein !!!

Et bien sûr elle fait des cascades ! CQFD.

Elle écrit aussi à ses heures perdues, même si elle n'en a pas beaucoup vu le rythme effréné de ses journées parisiennes.

L'argent de côté : elle ne connait pas "tout peut s'arrêter demain alors quand j'ai des sous je parts en voyage".

Moi : "C'est quoi ton dernier voyage ?"

Mounia : "5 mois seule en asie : Bali, Japon...."

Moi : "Ah ouais et tout ça toute seule ????"

Mounia : "non j'avais un ami au Japon !!"

Moi intérieurement : "Ouais donc elle est bien partie toute seule 5 mois...et dire que je me faisais un monde de mon voyage à NY".

Ce que j'ai aimé (entre autre) c'est son caractère bien trempé, la franchise de son regard, son port altier mais aussi la douceur de sa voix et sa féminité qui viennent contraster avec son parcours.

"Monia : je crois que l'on se ressemble un peu... sauf c'est sûre pour les voyages lointains !" 


L'auteur / Metteur en scène

Lui c'est mon frère : Patrick ROMBI, alias Patrick MESSINA (petit clin d'oeil à notre grand-mère adorée).


Verseau aussi et verseau pour toujours : il ne sait pas rester en place !

Ceinture noire de Karaté à 16 ans et champion de France à 18, Patrick est un sportif accompli et rêve depuis toujours d'être acteur mais il a du mal à quitter sa région adorée et commence par ouvrir un ranch à 50 km de Marseille.

Très vite il devient papa et c'est une des raisons, si ce n'est la seule, qui fini par le retenir dans le sud plus longtemps que prévu, mais finalement il arrête de résister et "monte" sur la capital. Là il y intègre le Cours Florent, puis le Cours Simon.

Il rencontre Jacques FABRI et Didier LONG, deux hommes de théâtre, et devient assistant à la mise en scène, puis acteur sur des pièces aux titres évocateurs : 

  • le barbier de Séville,
  • La lacune (Yonesco),
  • Cyrano de Bergerac,
  • Mme Sans Gêne,
  • Le Boxeur et la Violoniste (jouée au Festival d'Avignon)
  • Les fourberies de Scapin,
  • Le médecin malgré lui,
  • Le bourgeois gentilhomme,
  • Becket (aux côtés de Bernard Giraudeau).

Au milieu de tout ça, il joue aussi au cinéma et sera dirigé par Mr LELOUCHE ou donnera la réplique à notre "très chers à notre coeur de Marseillais" Eli KAKOU dans Mr NAFTALI.

Il écumera les cabarets parisiens, sera "clown" chez Pinder et montera aussi un one man show (joué au Festival d'Avignon).

Bref, il ne tient pas en place et pour le suivre, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il faut du souffle !

Moi : "Quel a été ton rôle préféré au milieu de tout ça ?"

Patrick : "Mon rôle de Papa, mais pas Papa Poule hein...plutôt Papa Coq !

Moi intérieurement : "Oui Coq ça te va mieux sans aucun doute mdr".

Bref vous l'aurez compris rien d'étonnant à ce que cette pièce soit à son image, en tout cas émotionnellement (on est dans un théâtre quand même), et qu'en sortant on ait l'impression de sortir d'un grand 8.


La pièce

Alors qu'est ce qui vous attendra lorsque le rideau se lèvera sur la pièce SHOOTING.

Je ne vais pas trop vous en dire parce que sinon vous allez m'en vouloir de vous avoir gâché la surprise.



Sans trahir le secret, je peux vous divulguer que c'est un huit clos à l'ambiance chargée  où l'on passe par : le sourire, la tristesse, la colère, l'énervement, le doute pour finir par l'angoisse.

On se dit que "ça sent pas bon tout ça..."

Moi pendant la pièce : "Barbara, Jérémy réveillez-vous les gars et cassez-vous quoi.... Si c'était moi j'aurais fait demi tour depuis longtemps !!".

Mais on est "le public", condamné au silence, alors on reste suspendu aux lèvres et à la prochaine action des comédiens. 

C'est l’escalade...jusqu'où ???...Je ne vous en dirais pas un mot...hé hé hé, il va falloir aller à Avignon.

Moi : "Mais d'où t'es venu le sujet de cette pièce ?"

Patrick : "Du Paradoxe du Comédien de Diderot, qui dit que "l'acteur convainquant est l'acteur qui exprime des sentiments qu'il ne ressent pas". Bien sûr tu l'aura compris, je ne suis pas d'accord et j'en profité pour traiter de sujets qui me tiennent à coeur : homophobie, machisme, racisme, abus de pouvoir, manipulation, sexisme...."

Moi : "Tu n'es pas frustré de ne pas jouer dedans ??"

Patrick : "Non, du coup en l'ayant écrit, je suis les trois personnages à la fois et c'est top à chaque représentation !".

Moi intérieurement : "Oui il te fallait au moins trois personnages pour arriver à rassasier ton envie de vivre !!".


Bon alors, je vous ai donné envie ??

Le dernier argument pour vous convaincre c'est que cette pièce est complètement autoproduite. Il n'y a personne derrière qui pose les chèques et les gros sous sur la table.

SHOOTING c'est donc un condensé de talent, de passion, d'engagement, d'espoir sans oublier un gros grain de folie.

Cette fois c'est bon ?? Vous filez à Avignon ???

N'hésitez pas à partager cet article autour de vous, à offrir le billet à votre chéri ou à votre meilleur ami(e) ou à prendre le train, le bus ou la voiture et vous faire une virée seul(e) au pays des artistes, là où tout est possible...


Enjoy.














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